Accroché à flanc de montagne, le train d’Artouste fait figure d’Ascenseur Pyrénéen depuis plus d’un siècle : jadis ligne de service pour bâtir barrages et galeries, il s’impose désormais comme la vedette d’un Réseau Touristique Pyrénéen en plein essor. Chaque wagon couleur soleil grimpe à près de 1997 m, frôlant les crêtes où se dessinent le Pic du Midi d’Ossau et le Palas. En 2025, la station éponyme mise sur l’effet « quatre saisons » pour renforcer une diversification exemplaire : glisse réduite mais expériences XXL, du Train des Neiges hivernal aux concerts sur l’eau turquoise du lac. L’enjeu est double : afficher 200 000 visiteurs tout en préservant la biodiversité qui fait la magie du site. Déjà, l’arrivée de nouvelles rames, l’ouverture d’un espace découverte et la signature d’une convention d’exploitation de trente ans confirment l’ambition : transformer ce petit train, le plus haut d’Europe, en véritable locomotive économique pour la Vallée d’Ossau, sans jamais trahir son ADN d’aventure douce.
Histoire d’altitude : du chantier ferroviaire à l’icône Voyages Pyrénéens
Entre 1920 et 1929, la Compagnie des chemins de fer du Midi a posé dix kilomètres de voies étroites pour hisser matériaux et 2 000 ouvriers vers le futur barrage : sans le savoir, elle créait l’une des attractions phares de Cimes et Rails. Aujourd’hui encore, la SHEM inspecte le mur cyclopéen de 24,5 millions m³, mais la rame jaune et rouge transporte surtout randonneurs, familles et fans de grands espaces. Cette reconversion illustre la capacité du site à se réinventer sans tourner le dos à son passé industriel, un équilibre précieux qui attire historiens, ingénieurs et amoureux de la montagne en Voyage.
De l’outil hydroélectrique au moteur vert du Pyrénées Express
La transition a débuté quand la station, gérée par la commune de Laruns, a racheté le matériel roulant à Engie pour un euro symbolique. En internalisant l’exploitation, elle réduit les coûts, améliore la fréquence et installe des bornes électriques pour la future génération de motrices hybrides, baptisées Pyrénées Express. Dans la cabine, Jean-Christophe Lalanne raconte comment le train renvoie désormais 80 % de son chiffre d’affaires au territoire : hébergeurs, guides Aventur’Py et producteurs de Jurançon profitent d’une manne qui encourage la mobilité douce.
Toronto résonne d’un nouvel élan entrepreneurial : Travel Agent Next Door, figure de proue des agences hôtes canadiennes, s’unit à la britannique Travel Counsellors pour une collaboration stratégique qui promet de bouleverser le réseau d’agences mondial. L’accord en capitaux propres,…
Un pari quatre saisons pour le Train des Neiges
Les chutes de neige chutent : de 14 m en 2013 à 1,83 m l’hiver dernier. Face au réchauffement, la station déclenche sa carte « Train des Neiges » dès décembre : balade panoramique, ateliers photo « Montagne en Voyage », soirées fondue dans l’ancien abri tunnel. Les skieurs restent les bienvenus, mais l’offre mixte – randonnées en raquettes, tyrolienne, spa à ciel ouvert – conquiert un public diversifié. Cette stratégie inspire déjà d’autres acteurs d’Alpes et Pyrénées Tours, conscients que la haute altitude n’immunise plus contre la pénurie de flocons.
Tyrolienne, VTT et concerts : le cocktail Aventur’Py
À l’arrivée du train, le lac devient scène naturelle. L’été dernier, un quatuor de jazz a joué devant 700 spectateurs, preuve que culture et nature se marient volontiers. Autour, des boucles VTT balisées « Sur les Traces des Pyrénées » relient bergeries et points d’observation des marmottes. Un forfait unique permet de combiner descente en vélo et retour en rame de fin de journée : praticité et faible empreinte carbone séduisent les voyageurs attentifs, comme ceux qui planifient déjà un road-trip familial à Bali ou une escapade culturelle à Prague.
Le Cediv Travel et ATR unissent leurs forces : trois jours pour réinventer le futur du tourisme
À Malaucène, au pied du Ventoux, la petite salle de conférence a semblé trop étroite pour contenir l’énergie débordante des professionnels rassemblés par Cediv Travel et ATR. Durant trois journées intenses, l’événement a fait sauter les verrous d’un modèle touristique…
2025 : la locomotive économique de la Vallée d’Ossau
En atteignant la rentabilité pour la première fois, la station prouve qu’un tourisme de montagne responsable peut générer de la valeur. L’objectif annoncé : 200 000 visiteurs, un jalon crédible grâce à de nouvelles rames plus confortables et une plage horaire élargie de 9 h à 19 h 15. Les forfaits « Escapade » comprennent dorénavant dégustation de fromage et accès à la buvette flottante, tandis qu’un espace immersif retrace la naissance du barrage, un écho à l’effervescence gourmande de Montréal.
Mobilité douce et storytelling durable
Au cœur de la stratégie 2030, une navette électrique reliera Pau aux quais du train, complément naturel de ce Ascenseur Pyrénéen. Les équipes planchent sur une appli bilingue qui géolocalise vautours et orchidées : l’utilisateur devient acteur, un principe déjà salué par les lectrices du dossier « Femmes en voyage dans le Lot et en Australie ». Sur X, le hashtag #CimesEtRails culmine régulièrement en tête des tendances, signe d’un engouement qui dépasse les frontières.
Le train n’a jamais roulé aussi pleinement vers son futur : pour les habitants, c’est un outil de résilience ; pour les visiteurs, une promesse d’évasion à 360°. Au final, chaque départ du petit convoi sonne comme une invitation à explorer d’autres horizons, que ce soit la jungle d’Angkor ou la Place Royale de Nantes. Ici, dans le sillage métallique du Train des Neiges, les Pyrénées rappellent qu’il est encore possible de conjuguer aventure, respect et prospérité.


