Secoué par la faillite de l’FTI Group, le paysage du tour-opérating européen voit réapparaître un visage familier : Dietmar Gunz. À la tête de Falk Travel, maison mère zurichoise, et de la filiale bavaroise Spica Travel, l’entrepreneur mise sur une montée en puissance maîtrisée avant un coup d’accélérateur en 2026. Objectif : entre 25 000 et 40 000 voyageurs vers la Tunisie, grâce à un maillage aérien soigné, des partenariats ponctuels avec Nouvelair et un réseau terrestre calé avec Carthage Tours et Coral Tours. Dans le sillage de la pandémie, Gunz a peaufiné sa résilience via Rocket DMC et un portefeuille hôtelier Amwaj, autant d’atouts pour séduire agences et plateformes comme HotelBeds. Face aux géants TUI et feu Thomas Cook, il promet une production pensée « terrain » et une distribution 100 % B2B. De quoi combler le vide laissé par FTI tout en redessinant le jeu méditerranéen.
Dietmar Gunz relance Falk Travel : une nouvelle ère post-FTI
Neuf mois auront suffi pour que l’ancien fondateur d’FTI passe de la salle de conseil au terrain. Depuis la création de Falk Travel en Suisse, il orchestre un redémarrage progressif : production testée sur une poignée de destinations alpines, technologie maison issue du partenariat avec le spécialiste IT Alexej Boiko, et distribution exclusivement confiée aux agences physiques. Cette phase pilote, volontairement restreinte, a sécurisé stock aérien et allotements hôteliers, évitant l’effet « grandeur nature » qui avait fragilisé FTI.
Des débuts mesurés pour fiabiliser l’opérationnel
En coulisses, Gunz a privilégié un modèle « asset light » : aucun vol charter propre, mais des blocs-sièges négociés à la saison avec différents transporteurs. La stratégie rappelle celle de ses débuts dans les années 80, lorsqu’il vendait des séjours linguistiques avant d’embrayer sur le package. Ce retour aux fondamentaux rassure un réseau d’agences encore échaudé par la disparition d’FTI. À Munich, Spica Travel absorbe la partie logistique, tandis que Zurich conserve la direction produit. Les comptes 2025 affichent ainsi un break-even atteint dès le deuxième trimestre.
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Cap sur la Tunisie : opportunités et partenariats ciblés
Pourquoi la Tunisie ? D’abord parce qu’elle combine plages « warm water » et accessibilité prix, un duo gagnant pour compenser la hausse des coûts européens. Ensuite, parce que les capacités se libèrent : depuis l’été dernier, Nouvelair aligne trois A321neo supplémentaires, tandis que JoinUp! positionne deux Boeing 737-8 dédiés au marché allemand. Falk Travel a sécurisé quatre rotations hebdomadaires sur Djerba et Enfidha, assorties d’un package terrestre ficelé avec Carthage Tours. En back-office, HotelBeds assure la connectivité API, garantissant aux agences un stock en temps réel.
Alliances aériennes et réseau terrestre optimisé
Pour fluidifier l’expérience, un call-center trilingue basé à Sousse prend le relais dès l’atterrissage : accueil, transferts, excursions signature « Méditerranée cachée ». Les voyageurs retrouveront des circuits mixant street-food à la médina de Tunis, villas romaines de Dougga et journées catamaran vers les îles Kuriat. L’up-selling se joue surtout sur l’hôtellerie 4-5*, négociée grâce à la présence en propre de Rocket DMC et aux synergies avec la chaîne Amwaj. Résultat : une marge nette visée à 12 %, contre 8 % en moyenne sur l’Adriatique.
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Un retour qui rebatt les cartes de la concurrence européenne
Avec cet ancrage tunisien, Gunz cible la clientèle « value for money » délaissée depuis l’effondrement de Thomas Cook. Les volumes restent modestes face à TUI, mais la proposition se veut plus agile : pas de brochure papier, un dynamic packaging centré B2B et des engagements hôteliers flexibles. Les observateurs notent que Tunisie Voyages, historique du marché français, pourrait bénéficier de l’effet d’entraînement pour étoffer ses stocks groupés.
L’expérience FTI comme tremplin stratégique
Interrogé lors du forum fvw à Cologne, Gunz rappelait la leçon tirée de la crise sanitaire : « On ne conquiert plus un marché avec des catalogues gratuits ; on y entre avec de la data et un service client ». Cette philosophie irrigue la plateforme AI-pricing développée avec Boiko : elle module les marges en temps réel selon l’occupation des vols et l’inflation locale. Les investisseurs saluent une approche capital-light, tandis que les agences louent la clarté des commissions, fixées dès le premier euro vendu.
Perspectives 2026 : entre Méditerranée et Mer Rouge
Après la Tunisie, la prochaine étape annoncé pour Falk Travel est un retour sur l’Égypte balnéaire, en s’appuyant sur les hôtels Amwaj à Marsa Alam. Le déploiement serait calé pour l’hiver 2026, avec un objectif de 15 000 pax. En parallèle, Rocket DMC prévoit d’ouvrir une base à Split, dessinant un réseau méditerranéen de proximité verrouillé avant la fin de la décennie. Reste à voir si la concurrence ripostera ; l’histoire du tourisme rappelle que l’audace paie souvent lorsque l’on sait l’adosser à une exécution millimétrée.


