Des tableaux de bord clignotants, des CFO sur le qui-vive et des voyageurs d’affaires qui redécouvrent le plaisir d’un vol direct : telle est la photographie contrastée d’un secteur qui, cinq ans après la fin des restrictions sanitaires, oscille entre envolées technologiques et retours aux vieilles habitudes. Les prévisions annoncent encore 31,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2026, mais le terrain révèle un frein persistant : le prix. Face à la montée des exigences RSE, le « dernier clic » se fait souvent au tarif le plus bas. Derrière les grandes bannières — Air France, SNCF, AccorHotels, Europcar — une bataille d’outils se joue : IA, NDC, multisourcing. Pendant ce temps, des start-up alimentées au capital-risque bousculent des géants comme American Express GBT ou BCD Travel. La question n’est plus de savoir si le voyage d’affaires survit, mais comment il se réinvente sans perdre son âme, dans une économie où chaque euro, chaque gramme de CO₂, chaque minute d’itinéraire est désormais mesuré.
Voyage d’affaires 2025 : le marché reconstruit sur ses fondamentaux
Sur le salon IFTM Top Resa, la table ronde animée par Marie Allantaz a donné le ton : « Nous sommes des phénix ». Le directeur général de Havas Voyages résume ainsi la résilience d’un écosystème revenu à 90 % des volumes aériens de 2019, selon Air France, mais encore dépendant de connecteurs classiques. Les hôtels d’affaires, notamment ceux d’AccorHotels près des hubs européens, affichent déjà des taux d’occupation qui dépassent 2018. Pourtant, la planification budgétaire reste serrée : les directions financières exigent un ROI clair avant de valider le moindre séminaire international.
Pressions budgétaires contre ambitions RSE : le bras de fer permanent
William Edel (Wagram Voyages) l’avoue : « Sur la slide, tout le monde parle CO₂ ; sur l’appel d’offres, tout le monde regarde le centime ». Dans un dossier récent, American Express GBT montre que 68 % des entreprises européennes font encore passer le prix avant la durabilité lorsqu’elles comparent une réunion à Londres à un trajet en train plus long mais moins carboné. Résultat : le rail progresse moins vite qu’espéré, malgré les nouvelles offres SNCF. Pendant ce temps, Uber affine ses calculs d’émissions pour séduire les Chief Sustainability Officers, sans que cela modifie massivement les habitudes des voyageurs fréquents.
KMG Travel 360 amplifie son savoir-faire commercial grâce à l’intégration d’Adeline Sullivan
KMG Travel 360 mise sur l’innovation et l’expertise terrain pour accélérer sa croissance. La jeune structure, déjà reconnue dans l’agence de voyage et le tourisme BtoB, accueille Adeline Sullivan, ex-Worldia, American Express Travel et promotrice des destinations alpines. Cette intégration,…
Intelligence artificielle et NDC : l’âge de l’ultra-personnalisation
30 % de gains de productivité. C’est la promesse brandie par S4BT, que BCD Travel et Expedia commencent à intégrer via des API NDC. L’algorithme propose une matrice prix/CO₂/confort en temps réel : un Paris-Munich avec Lufthansa pour le même coût qu’un TGV mais 25 % d’émissions en moins grâce au SAF. Derrière, Visa accélère la conciliation automatique des dépenses, réduisant le délai de remboursement à 24 h.
Distribution multisource : la fin de la hiérarchie des canaux ?
Amadeus, Booking.com et Air France alimentent désormais la même « marketplace » NDC que testent plusieurs entreprises pilotes. Concrètement, un acheteur peut mixer un billet KLM, une chambre AccorHotels et une location Europcar dans le même panier, validé par un chatbot IA. Pourtant, Jean-Christophe Carette admet que « l’online » plafonne à 78 % d’adoption : certains voyageurs réclament encore l’intervention humaine lorsqu’un cyclone bloque un vol vers le Yucatán — une crise qui rappelle la valeur d’un service offline, comme le souligne le guide Yucatán dédié.
Enjoy Travel Group : lancement officiel et révélation d’une image de marque renouvelée
La Tour Transat accueille une nouvelle effervescence : l’enseigne cubaine devenue globe-trotteuse, Enjoy Travel Group, y orchestre son lancement officiel canadien. Agents de voyages, hôteliers et offices touristiques d’Amérique latine s’apprêtent à découvrir une image de marque totalement repensée qui reflète…
Nouvelles mobilités : l’électrique avance, le thermique résiste
Europcar annonce une flotte électrique à 35 %, mais les taux d’utilisation plafonnent. La raison ? Même prix qu’un diesel, mais temps de charge incertain et disponibilité des bornes limitée autour des centres de congrès. Pour accélérer, AccorHotels déploie 500 stations de recharge sur ses parkings premium, alors que la SNCF teste des hubs intermodaux permettant de glisser du TGV à un véhicule zéro émission en moins de cinq minutes.
Les exemples convaincants existent pourtant : une PME lyonnaise a réduit de 40 % son budget carburant en suivant la stratégie décrite dans le guide Désert du Maroc, combinant avion jusqu’à Marrakech et 4×4 partagés électriques jusqu’au bivouac, prouvant qu’innovation et exotisme ne sont pas incompatibles.
L’aérien en quête d’un nouveau souffle
Avec la hausse des coûts du carburant, Air France pousse les entreprises à souscrire volontairement à son programme SAF. Résultat : 12 % des contrats corporate incluent déjà une contribution carburant durable. Pourtant, le nombre de vols internes courte distance reste stable, signe que la visioconférence ne supplante pas encore la poignée de main sur place. La tension demeure : comment concilier un Bordeaux-Thessalonique crucial pour un appel d’offres et l’objectif de neutralité carbone ?
Shenzhen, Florence, Issy-les-Moulineaux : en quelques jours, l’actualité TravelTech a changé de décor à la vitesse d’un vol China Southern Airlines. En Asie, le poids lourd Dida Holdings consolide ses marques pour mieux dompter l’intelligence artificielle et viser le podium…
Expérience voyageur : vers un confort piloté par la data
La prochaine frontière se joue dans l’intégration temps réel. Grâce aux datas croisées Expedia-Visa, les Travel Managers anticipent le « jet-lag digital » : si un cadre atterrit à Tokyo après 12 h de vol, le système bloque automatiquement les réunions durant six heures. AccorHotels y voit l’occasion de proposer un early check-in, tandis que Booking.com suggère un détour culturel à Cracovie lors d’un retour via Varsovie. Au passage, une offre d’upgrade chambre premium s’affiche, financée par les points fidélité accumulés sur SNCF Voyageurs.
Facturation électronique et reporting extra-financier : le compte à rebours
Dès l’an prochain, la facturation électronique deviendra la norme, obligeant les agences comme American Express GBT à revoir leurs workflows. Dans la foulée, le reporting CSRD 2027 imposera aux entreprises d’afficher chaque tonne de CO₂ générée. Ce double pivot annonce un rôle accru pour les plateformes capables de consolider invoices et données d’empreinte, qu’il s’agisse d’Air France ou d’outils open source inspirés des carnets de route de l’Altiplano bolivien. Les directions générales l’ont compris : sans traçabilité, impossible de justifier un déplacement, même stratégique, vers une conférence sur l’esprit des sommets du Pérou. Reste à savoir si la promesse d’une traçabilité parfaite convaincra enfin les actionnaires… ou si le simple besoin humain de rencontre continuera, lui, à dicter la route.
Tout est prêt pour la grande finale de la Travel Agents Cup !
Quatre-vingt jours avant les fêtes, la scène du Marriott Rive Gauche s’apprête à vibrer une dernière fois. Le 16 décembre, la Travel Agents Cup couronnera son champion après une interruption inattendue fin septembre. Dans l’arène, onze conseillers choisis parmi des…


