Sophia Antipolis — La scène du voyage d’affaires accueille une figure inattendue : Jean-Baptiste Djebbari, ancien ministre chargé des Transports, rejoint Travel Planet pour présider son Conseil stratégique. Le spécialiste azuréen des solutions SAAS boucle ainsi un exercice 2024 à 130 M€ et ouvre 2025 sous le signe d’une gouvernance résolument technologique et durable.
Sommaire
1. De la politique à l’innovation : la nouvelle trajectoire de Jean-Baptiste Djebbari
2. Travel Planet : croissance, plateforme Makitizy et ambitions internationales
3. Le regard d’un ex-ministre sur la mobilité responsable et la compétitivité des entreprises
Jean-Baptiste Djebbari à la tête du Conseil stratégique de Travel Planet
À 43 ans, l’ancien pilier de la politique française fait un pas décisif dans le secteur privé. Diplômé de l’École nationale de l’aviation civile puis de Polytechnique, il a déjà transité par la Direction générale de l’Aviation civile avant d’entrer au gouvernement de 2019 à 2022. Son credo ? Relier transport et transition écologique, une expertise devenue précieuse pour un voyagiste qui revendique 600 000 utilisateurs actifs sur sa plateforme.
Betty Seroussi, fondatrice du groupe, raconte leur rencontre au salon IFTM-Top Resa : « Nous nous sommes choisis réciproquement ». L’enthousiasme est partagé ; le nouveau président loue « la capacité de Travel Planet à optimiser l’empreinte carbone tout en réinventant la réservation corporate ».
Le message est clair : le leadership institutionnel de Djebbari ouvre des portes, notamment à Bruxelles où les normes ESG 2.0 se précisent. Un profil qui associe réseau, légitimité et vision opérationnelle.
Itinéraire d’un pilote devenu stratège de la mobilité
Une carrière se lit souvent comme une carte aérienne : points de passage, turbulences, destinations. Dans le cas Djebbari, les checkpoints s’appellent Hopium, Assemblée nationale, ministère, puis aujourd’hui Travel Planet. À chaque escale, une constante : l’obsession de l’innovation. En 2022, son passage chez Hopium montrait déjà cette attirance pour les ruptures technologiques ; la boucle se prolonge avec l’écosystème French Tech Côte d’Azur.
Cette trajectoire inspire plus d’un entrepreneur : l’annonce officielle a immédiatement circulé sur les réseaux professionnels, rappelant que les reconversions ministérielles gagnent en rapidité et en impact.
La gestion de crise en Tanzanie, qu’il a pilotée pour le SETO, illustre son efficacité hors des bancs ministériels : un exemple, déjà cité lors du dernier Travel Explorer, où sa médiation a rétabli la confiance avec les autorités locales. Une compétence précieuse quand Travel Planet vise le déploiement de sa filiale marocaine et un hub à Casablanca.
Chaque mission nourrit maintenant la stratégie Travel Planet : du lobbying carbone aux appels d’offres ferroviaires, l’ex-ministre enfile le costume de chef d’orchestre. Une synergie qui devrait accélérer le time-to-market des futures fonctionnalités de la plateforme Makitizy.
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Travel Planet pousse son avantage technologique et commercial
L’entreprise née en 2014 à Sophia Antipolis compte 80 collaborateurs et ambitionne de doubler ses effectifs d’ici fin 2026. Sa solution SAAS couvre la réservation, le duty of care et l’optimisation CO₂. Le partenariat à venir avec la SNCF, prévu sur huit ans, confirme la solidité de son modèle. Chez les concurrents, l’heure est déjà à la riposte : l’acquisition de Supertripper par un acteur parisien, décryptée ici en détails, illustre un marché en pleine consolidation.
Pour maintenir le rythme, Travel Planet s’appuie sur :
• La R&D internalisée qui alimente Makitizy ;
• Une culture data capable d’affiner chaque politique voyage ;
• Un réseau international boosté par la French Tech et les missions de prospection.
Cette dynamique est scrutée par les analystes. Dans son dernier baromètre, Voyages Simple note une progression de 23 % du chiffre d’affaires software pur, soit deux fois la moyenne du marché.
Quels bénéfices pour les clients corporate ?
Pour le travel manager d’une biotech lyonnaise, l’arrivée de Djebbari rassure : « Les directives européennes sur l’impact CO₂ évoluent vite ; disposer d’un ancien législateur dans la boucle, c’est un gain de temps colossal ». Des paroles qui résonnent aussi chez FCM, dont les équipes françaises se préparent à intégrer des modules carbone similaires, comme le détaille ce reportage.
Les PME n’ignorent pas la tendance. Le manuel de référence DTH Travel rappelle que 78 % des responsables Achats feront du reporting extra-financier un critère obligatoire en 2025. Travel Planet anticipe ce virage avec un tableau de bord ESG paramétrable.
Au-delà du logiciel, l’expérience utilisateur reste centrale. Sur la version bêta dévoilée lors de l’ITFM 2024, le moteur « Time Saver » propose un ranking multi-critères : durée, coût, empreinte carbone. L’outil s’inspire de la matrice explorée par TripBiz après l’acquisition de Key Travel, narrée dans cet article. De quoi renforcer la compétitivité des entreprises face aux contraintes budgétaires et écologiques.
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Une nomination qui redessine la mobilité d’affaires
Avec cette reconversion professionnelle, Djebbari incarne l’hybridation grandissante entre service public et innovation privée. Une tendance que le dernier rapport sur la durabilité souligne comme déterminante pour atteindre les objectifs de neutralité carbone d’ici 2030.
En conclusion — sans tirer de rideau prématuré — Travel Planet mise sur un cap clair : aligner performance économique et responsabilité environnementale. L’ancien ministre, fort de son carnet d’adresses et de sa vision systémique de la mobilité, devient l’accélérateur qu’attendaient les équipes. Dans un marché où chaque kilo de CO₂ compte, l’alliance du politique et du code promet de réinventer la feuille de route des voyages d’affaires.



