Travel Planet fait à nouveau parler d’elle depuis Sophia Antipolis. Secouée l’an dernier par une tempête judiciaire, la scale-up de la travel tech reprend l’initiative en branchant directement sa plateforme sur le réseau des CFF. Cette interconnexion, obtenue via la filiale Makitizy, permet aux entreprises de réserver en temps réel l’ensemble des trains suisses et d’activer le Swiss Travel Pass sans quitter l’outil de gestion Click & Control. Alors que le rail européen vit une renaissance portée par la décarbonation, l’accord illustre la stratégie de rapprochement entre distributeurs et opérateurs, dans la lignée des projets SNCF-Connect ou du partenariat TGV Lyria. Pour les voyageurs, l’enjeu est clair : simplifier le porte-à-porte en reliant la technopole azuréenne aux grandes gares helvétiques, et au-delà, aux correspondances vers l’Autriche, l’Allemagne ou l’Italie.
Derrière le deal, un homme : Laurent Pfeiffer, nouveau président arrivé aux commandes après la mise en examen de la fondatrice. Sa feuille de route : restaurer la confiance, maintenir le rythme d’innovation et conquérir les marchés frontaliers. Selon nos informations, Makitizy prépare déjà l’extension du connecteur à d’autres acteurs comme Rail Europe ou Omio, tandis que des tests sont menés avec SBB Mobile pour fluidifier les flux BtoB. Dans un contexte marqué par la forte croissance des voyages d’affaires, l’annonce agit comme un signal puissant : la crise n’a pas freiné la R&D, bien au contraire.
Alliance Travel Planet–CFF : un canal direct vers le réseau suisse
L’accord signé à Berne ouvre la porte à plus de 10 000 liaisons quotidiennes opérées par les CFF. Les itinéraires Lausanne–Genève, Zurich–Bâle ou Berne–Lucerne s’affichent désormais au même titre qu’un Paris–Lyon sur la plateforme de Travel Planet. Le moteur compare instantanément les classes de réservation, intègre les abonnements demi-tarif et applique la politique voyage de l’entreprise. Mêlant API ferroviaires et tarification dynamique, l’outil colle à la promesse d’un voyage « porte à porte » chère à la start-up azuréenne.
Pour le voyageur d’affaires, le gain se traduit par un parcours unifié : séquence de billets numériques, coupons de restauration, mises à jour trafic en push. Les transferts aéroportuaires disparaissent lorsqu’un Genève–Zurich en 2 h 44 remplace un vol intérieur. Dans les couloirs du siège, on parle déjà d’une réduction de 18 % des émissions CO₂ sur les dossiers basculés du ciel vers le rail.
Comment Click & Control redessine l’expérience voyageur
Le hub agrège les offres SNCF, Trainline et Eurail pour proposer un comparatif temps / prix transfrontalier. Lorsqu’une consultante basée à Nice souhaite rejoindre Berne, l’algorithme recommande un TGV Lyria vers Genève suivi d’une correspondance CFF, le tout facturé sur un unique PNR. Les entreprises profitent ainsi d’un reporting carbone consolidé, élément devenu décisif lors des appels d’offres.
Selon un sondage interne, 64 % des utilisateurs se disent prêts à remplacer l’avion par le train pour des distances inférieures à 1 000 km, à condition que la réservation reste simple. C’est précisément le pari de la connexion Travel Planet–CFF : rendre l’alternative rail aussi fluide qu’un clic aérien sur Amadeus.
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Des opportunités technologiques au-delà des frontières de Sophia Antipolis
Chez Makitizy, une équipe de développeurs planche déjà sur une distribution en marque blanche destinée aux PME suisses qui ne disposent pas encore d’une solution globale. Cette approche BtoB2B doit générer de nouveaux revenus tout en renforçant l’écosystème digital autour des SBB Swiss Travel System. À terme, les mêmes API pourraient intégrer les réseaux autrichien ÖBB Nightjet ou italien Trenitalia, dessinant un corridor ferroviaire alpin 100 % digital.
Ce rebond rappelle combien la crise judiciaire a servi d’électrochoc. Dans la foulée, Travel Planet a lancé un programme de transparence financière et un partenariat avec un audit externe. Le staff a été étoffé, à l’instar du récent recrutement de conseillers voyages spécialisés rail. Résultat : le taux de satisfaction client est reparti à la hausse, passant de 78 % à 92 % en moins d’un an.
Une réponse agile aux turbulences judiciaires
Pour ne pas figer la croissance, la direction s’appuie sur des initiatives open-innovation. Un hackathon mené avec des étudiants de l’École 42 de Nice a, par exemple, débouché sur un prototype d’extension pour Omio permettant aux indépendants de réserver un carnet de dix trajets CFF en un seul clic. Cette stratégie illustre la maxime maison : « l’innovation comme rempart aux crises ».
Au-delà de l’image, les gains sont tangibles : outillage API rationalisé, rappel automatique des factures en devises, et surtout, une visibilité accrue sur les flux de trésorerie. Autant d’atouts pour convaincre les investisseurs, alors que les discussions se poursuivent avec un fonds européen dédié à la mobilité durable.
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Le rail européen à portée de clic : panorama des alternatives de réservation
La tendance n’épargne aucun segment : Rail Europe multiplie les accords, Omio lève 80 M€ pour étendre sa couverture, tandis que Trainline mise sur l’IA pour prédire l’affluence en gare. Dans ce contexte, Travel Planet entend se différencier par une approche 360 °, combinant distribution, accompagnement et reporting avancé. Les voyageurs peuvent d’ailleurs comparer les solutions via un planificateur de voyages expert en ligne, avant de télécharger la brochure voyages 2025-2026.
Parallèlement, les agences indépendantes s’interrogent : comment protéger leurs marges face à ces outils de self-booking ? Des ressources dédiées existent, telles que le guide sur la protection des agences de voyages ou la note technique sur les agences voyages et technologie IA. L’onde de choc est comparable à celle qu’a connue l’aérien lors de l’arrivée des plateformes NDC : seul un positionnement expert permettra de tirer profit du basculement vers le rail.
Travel Planet joue ainsi la carte de la spécialisation helvétique pour séduire une clientèle en quête de trajets rapides, connectés et bas carbone. De Genève jusqu’à Saint-Gallen, l’utilisateur franchit désormais les Alpes sans friction. Reste à voir comment la concurrence répondra à cette offensive, alors que le marché européen s’achemine vers un kilomètre ferroviaire totalement numérisé.


