Bruxelles n’était encore qu’une carte postale sur un mur de la salle de permanence ; en quatre mois, elle s’est muée en terrain d’apprentissage grandeur nature. Vingt-et-un élèves du lycée Raoul Follereau ont transformé une simple envie de dépaysement en Aventure Lycéenne, prenant en charge devis, réservations et itinéraires comme de véritables agents de voyage. Guidés par l’Esprit Belfortain qui anime leur établissement, ils ont négocié 150 courriels, aligné un budget de 9 000 € et convaincu une administration initialement sceptique. Résultat : cinq jours, du 2 au 6 juillet, rythmés par la découverte du musée de la BD, d’une session à la Commission européenne et même d’un détour gastronomique au Luxembourg. À travers ce périple, ces adolescents ont démontré qu’un Lycée Créatif peut devenir une véritable agence Planif’Avenir, forgeant déjà la prochaine étape de leur parcours d’Équipe Explorateurs.
Voyage scolaire nouvelle génération : quand l’initiative remplace la routine
Le Projet Belfort est né d’un constat simple : les promesses de sorties internationales s’étaient évanouies avec la pandémie. Sans se résigner, Amir Zaroual, 16 ans au lancement, repense le modèle traditionnel d’Orchestre Scolaire. Il adopte une stratégie inspirée du monde de l’entreprise : cahier des charges clair, comparatif d’offres en temps réel, négociations systématiques. Chaque partenaire reçoit un dossier complet, des assurances aux plans de transport, afin d’anticiper toutes les objections administratives. Cette approche a convaincu le proviseur ; elle a surtout permis aux élèves de découvrir l’économie collaborative : logement en auberge partagée, visites groupées et mobilité douce en train, pour un coût individuel allégé à 300 €. La classe a appris à jongler entre impératifs budgétaires et envies culturelles, posant les bases d’une gestion de projet réutilisable bien au-delà du lycée.
La méthode des 150 mails : un laboratoire de compétences
À force d’échanges avec hôteliers et transporteurs, les adolescents ont développé une aisance rédactionnelle et une discipline de suivi rarement rencontrées à 17 ans. Chaque réponse négative a servi de scénario-test pour ajuster l’argumentaire ; chaque devis a fait l’objet d’une mini-négociation. Les élèves ont ainsi acquis des réflexes de gestion des risques : identification des imprévus, plan B pour les grèves et même un budget “imprévus frites” qui a évité les débordements sur place. Autant d’atouts qu’ils revendiquent déjà sur leur CV Parcoursup.
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Bruxelles, terrain d’expériences : entre institutions et saveurs locales
Une fois sur place, le programme reflète l’équilibre recherché : institutions européennes le matin, exploration culinaire l’après-midi. Les couloirs du Parlement éclairent la notion de citoyenneté avant que les ruelles pavées ne révèlent l’histoire de la frite belgo-belfortaine. Dans le même esprit, la visite du musée de la Bande Dessinée mêle culture populaire et patrimoine national, renforçant la Mémoire d’École. Au fil des rencontres, les élèves ont rédigé un carnet collectif, chaque page filmée et partagée sur une plateforme interne ; un futur Souvenir Classe digitalisé, accessible aux promotions suivantes.
Quand la gastronomie devient outil pédagogique
L’escale luxembourgeoise, rarement intégrée à un périple lycéen, a offert la possibilité de confronter deux économies voisines. Un dîner gastronomique, soigneusement négocié, a permis d’aborder la notion de pouvoir d’achat et de fiscalité, illustrant concrètement des cours d’économie souvent jugés théoriques. Le chef, ancien élève d’un lycée hôtelier, a même improvisé un atelier sur l’approvisionnement local : de quoi relier durabilité et plaisir gustatif.
Le Cediv Travel et ATR unissent leurs forces : trois jours pour réinventer le futur du tourisme
À Malaucène, au pied du Ventoux, la petite salle de conférence a semblé trop étroite pour contenir l’énergie débordante des professionnels rassemblés par Cediv Travel et ATR. Durant trois journées intenses, l’événement a fait sauter les verrous d’un modèle touristique…
Cap 2026 : la Génération Initiative vise déjà l’horizon transatlantique
L’énergie engrangée ne retombe pas. Dans les couloirs, on murmure que la prochaine étape mènera l’Équipe Explorateurs vers Montréal et Québec : immersion bilingue, analyse des premières nations et étude comparative des systèmes éducatifs. Les dates circulent déjà pour le printemps 2026, preuve que la Génération Initiative ne conçoit plus le voyage comme une parenthèse, mais comme un module pédagogique transversal. Soutenus par des enseignants désormais enthousiastes, les lycéens planchent sur des partenariats transatlantiques et envisagent des bourses publiques-privées pour stabiliser le financement. À Belfort, l’aventure continue, rappelant que lorsqu’on laisse à la jeunesse les clés de la planification, la formation quitte la salle de classe pour embrasser le monde.


