La Rochelle s’éveille et, sur la pelouse qui borde la médiathèque, un curieux équipage attire chaque matin les regards : un vélo-canoë amphibie, une roulotte en bois qu’il suffit de décrocher pour glisser sur l’eau, et, dans un enclos de fortune, Chépaencore – une poule philosophe qui picore au rythme des mouettes. Depuis sept ans, Félix Billey a fait du voyage son adresse postale. Parti de Besançon, il avance au gré des sentiers, des canaux et des rencontres, vivant de peu, trop heureux de troquer un air de guitare contre deux clémentines. À 31 ans, l’ancien ingénieur incarne la aventure tout-terrain : il navigue quand les chemins se noient, pédale quand la marée se retire, plante son poêle à bois dès que la tramontane fraîchit. Son « maisonnette » roulante lui offre, ces jours-ci, l’un des plus beaux panoramas sur les tours médiévales de la cité portuaire. Entre deux concerts improvisés au Fifav, il partage une philosophie simple : ralentir, sentir battre la nature, savourer la détente née d’une journée de randonnée ou d’exploration fluviale. Cette escale rochelaise n’a pas d’heure de départ ; la prochaine étape se dessinera, comme toujours, au détours d’un sourire ou d’un chemin de halage.
Escale à La Rochelle : un panorama de liberté entre terre et océan
La cité maritime est le décor idéal pour celui qui « habite en voyage ». Dormir face aux tours Saint-Nicolas et de la Chaîne, c’est conjuguer patrimoine et air salin sans le fardeau d’un loyer. L’accueil chaleureux de la guinguette voisine rappelle à Félix les haltes partagées dans les Alpes, lorsqu’un randonneur lui conseillait une randonnée de mars en montagne loin des foules. Ici, même scénario : touristes et étudiants déposent un morceau de pain, un conseil mécanique ou l’adresse d’un pêcheur prêt à lui prêter un appât. À quelques encablures se tient le Festival international du film et du livre d’aventure ; hasard ou clin d’œil, l’édition 2025 diffuse encore « Félix et Chepa », le documentaire helvète récompensé deux ans plus tôt aux World Travel Awards.
Un vélo-canoë amphibie pour franchir les frontières d’eau douce
Conçu pièce par pièce, l’engin combine cadre tout-terrain et coque de canoë étanche. L’idée a germé au pied du Doubs, lorsque les crues d’automne forçaient le jeune ingénieur à repenser son itinéraire. Aujourd’hui, un simple système de flottabilité suffit pour transformer la bicyclette en embarcation. Dans un pays sillonné de canaux, cette mobilité hybride ouvre des couloirs encore méconnus : l’Île d’Oléron par les marais, le Marais poitevin par les conches, ou demain, pourquoi pas, la liaison douce vers la Gironde avant d’embarquer sur la liaison Bordeaux-Thessalonique en train de nuit.
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Vivre avec peu : la philosophie minimaliste d’une roulotte itinérante
D’un côté, un lit qui occupe toute la longueur ; de l’autre, une guitare offerte par un musicien nantais, un carnet de croquis et un mini poêle à bois. Félix sait qu’un matériel sobre oblige à l’inventivité. L’autonomie énergétique se limite à quelques bougies et à une dynamo, gage de tranquillité. Pour anticiper la fraîcheur des soirs d’hiver, il s’inspire des conseils glanés lors d’un itinéraire hivernal en voiture dans les Pyrénées : isoler la toiture avec des bouchons de liège et stocker la chaleur d’un repas mitonné lentement.
Rencontres et solidarité : quand la route devient table d’hôtes
Une simple panne de chaîne se transforme en banquet improvisé : le garagiste du coin règle la tension, un maraîcher voisin apporte un panier de kiwis, et la conversation file sur la micro-aventure. Beaucoup évoquent l’envie de se lancer, mais hésitent sur la logistique. Félix conseille souvent un sac à dos cabine économique, facile à glisser dans le canoë ou sous un siège de covoiturage. Les plus jeunes retiennent surtout sa maxime : le plus dur n’est pas de partir, mais de rester disponible à l’inattendu.
Le Cediv Travel et ATR unissent leurs forces : trois jours pour réinventer le futur du tourisme
À Malaucène, au pied du Ventoux, la petite salle de conférence a semblé trop étroite pour contenir l’énergie débordante des professionnels rassemblés par Cediv Travel et ATR. Durant trois journées intenses, l’événement a fait sauter les verrous d’un modèle touristique…
Suivre la trace de Félix : conseils pratiques pour une odyssée douce
Choisir la bonne saison demeure essentiel. Après l’hiver, les canaux libèrent leurs écluses ; le printemps 2025 s’annonce parfait pour une descente combinant cyclo-chemin et navigation. Avant de démarrer, un détour par l’Alsace permet de tester l’équipement sur le réseau de voies vertes, ou de s’inspirer du projet solidaire relaté dans cette initiative de lycéens à Belfort. Côté budget, compter moins qu’un stage de surf : récupération de bois mort pour le poêle, nuitées gratuites grâce aux haltes fluviales, et autostop fluvial lorsque la fatigue se fait sentir. Ceux qui rêvent d’horizons plus lointains pourront prolonger leur itinérance jusqu’au Cap-Occidental après avoir lu ce carnet de routes mêlant nature sauvage et histoire sud-africaine. Et si les Alpes appellent, la rampe du Galibier s’aborde mieux hors saison ; un passage en avril, comme le suggèrent les retours sur les altitudes printanières, garantit des routes déneigées et des refuges encore calmes. Dernier conseil : ne jamais verrouiller l’itinéraire. L’opportunité d’un festival, la promesse d’un port de pêche ou l’invitation d’un inconnu valent parfois tous les kilomètres du monde.


